mardi 11 mars 2014

L'équipe sortante informe sur le projet ... avec les slogans publicitaires de Decathlon

En vue des municipales qui s'approchent à grande vitesse, le maire fait distribuer son programme dans les boites aux lettres abraysiennes.

Concernant le 
« Village Oxylane », l'imprimé reprend mot à mot les plaquettes publicitaires de Décathlon-Oxylane : un projet dédié  « au sport, à la santé , au bien-être ». 

« Publicité, sauvegarde du peuple », c'est l'inscription gravée depuis 1830 sur le fronton de l'hôtel de ville de Verviers en Belgique. (Source :  « La politique confisquée » - Fabien Desage, David Gueranger - lire notre article).

Mais ce qui est proclamé par cette inscription, c'est le droit d'être informé sur tous les actes de la vie démocratique pour y participer, pas celui de recevoir des pubs gratuites dans sa boite aux lettres.

L'élu vert de l'équipe sortante entendait « contraindre » le projet avec sa proposition d' enseigne Decathlon ... en bois. Publicité, quand tu nous tiens...

La vérité est que la mairie de Saint-Jean-de-Braye a remplacé tout véritable débat public par du marketing  politique.
Le marketing politique est l'une des formes de la communication politique qui vise à promouvoir un projet, un candidat, un dirigeant, une cause politique sur le modèle des techniques de marketing commercial en faisant appel notamment à l'utilisation de campagnes « publicitaires » dans les médias, la distribution de tracts ou le démarchage, par opposition aux formes historiques de la communication politique que sont, par exemple, les débats publics ou les meetings (article wikipedia).
Le marketing politique n'éclaire pas, il obscurcit et assujettit. C'est « la lumière qui éteint ».

Sans revenir sur l'ensemble du projet Oxylane, l'actualité locale (le dernier conseil municipal) et l'actualité du web (des articles sur Oxylane) nous donnent l’occasion avant les municipales de braquer le projecteur sur deux ou trois questions ignorées par l'Agglo et la mairie de Saint-Jean-de-Braye.

Avec Decathlon, la consommation, c'est la « santé et le bien-être » ?   
 
La « Revue du digital » publie un article intitu« Objets connectés : un monde où chacun se mesure pour Decathlon » qui nous en dit long sur le meilleur des mondes rêvé par Décathlon :
Les objets connectés, c’est un monde où chacun se mesure en permanence, et se compare aux autres et à soi-même au fil du temps. C’est ce qu’a revendiqué Antoine Durand, responsable recherche et développement chez Oxylane (société propriétaire de la marque Decathlon), lorsqu’il a pris la parole sur la scène des Techdays de Microsoft, le 13 février.
(...) L’objectif est là encore d’échanger et de partager ses performances sur les réseaux sociaux, et pour Oxylane de renforcer les liens directs avec ses clients.
Lire la totalité de l'article.
En deux mots : il s'agit d'équiper le « sportif » decathlonien de gadgets électroniques reliés à une base de données gérée par Decathlon recueillant des informations sur ses « performances ».
Le cyborg nouveau est arrivé, appareillé par Decathlon, connecté en permanence aux bases de données de l'entreprise qui « innove ».
Le développement durable est aux antipodes de cette recherche du mieux-être par des innovations technologiques inutiles socialement, couteuses et polluantes.


Decathlon pour rééquilibrer l'Agglo ? 

C'est ainsi que l'Agglo vend le projet. Après avoir reconnu du bout des lèvres qu'il y a trop de grandes surfaces, elle nous explique doctement ... qu'il n'y a pas assez de grandes surfaces ... à l'Est et qu'il faut
« rééquilibrer ».
 

Selon l'adjoint à l'urbanisme, ce serait l'un des points forts du projet (voir le dernier conseil municipal).
Qu'un tel projet accentue le déséquilibre criant entre les petits commerces de proximité et les grandes surfaces n'ébranle pas sa foi
dans le bidécathlon*

* il ne s'agit pas d'une nouvelle discipline sportive comme le futsal mais d'un nouveau concept urbain : deux Decathlon par Agglo.

Decathlon, une entreprise qui crée de l'emploi ?

Un article récent du journal Les Échos nous apprend que l'heure n'est pas à la création d'emplois en France chez Decathlon mais aux ajustements : 

En 2012, la majorité des nouvelles ouvertures (33 sur 58) avaient été effectuée en Europe. En 2013, l’essentiel de la soixantaine de projets de création se concentrait sur la Chine, l’Inde et le Brésil. Signe des temps, l’heure était aux ajustements d’effectifs en France.
Lire la totalité de l'article.
Quand à l'emploi en question, un sept pages de Benoit Boussemart  nous en apprend plus sur l'entreprise que tous les ATU organisés par la mairie.

Cet article met parfaitement en lumière la place de Decathlon dans la galaxie Mulliez, le groupe qui ne veut pas dire son nom. Il souligne aussi l'absence de politique sociale de l'entreprise : 
Par ailleurs, les rémunérations moyennes sont très basses, y compris lorsqu’on y ajoute l’intéressement et la participation. Avec des évolutions très réduites sur les dernières années. Avec 1 653 €uros par mois en moyenne par emploi (y compris cotisation sociale salariale et participation) en 2011 (les comptes 2012 n’ont toujours pas été publiés à fin février … 2014), les 2 764 cadres compris, il est indiscutable que Décathlon France paie mal ses salariés. Nous sommes pratiquement au SMIC.
Comme nous l'expliquions dans un précédent article, Décathlon doit sa bonne fortune à une énergie bon marché et renouvelable, celle de la jeunesse.

N'est-il pas curieux qu'un maire convaincu de
« faire du social » déroule le tapis rouge (au prix de 2,40 € le mètre carré... c'est donné...) à une entreprise peu soucieuse de ses employés et de leur bien-être salariale ?

Mais Monsieur le Maire va continuer sa compagne ... avec une langue de bois d'un genre très prisé aujourd'hui, la langue de bois éco-certifiée.
  

 Retaille et cloutage des langues de bois avant les élections nouvelles
Carte postale Plonk et Replonk
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