dimanche 17 janvier 2016

Store wars : le retour de Decathlon

Le Maire et le représentant de DECATHLON donnaient une conférence de presse vendredi à 17h30 à la mairie de Saint-Jean-de-Braye. La République du Centre s'en est fait l'écho dans un article du 15 janvier 2016.

La principale information aura été qu' Olivier Valentin succède à Pascal Bouchardon à la tête du projet qu'il ne faut plus appeler « Village Oxylane » (cela sent trop le gaz ?) mais « Decathlon Village ».

Ajoutons-y  l'annonce d' un projet ripoliné par un « comité de soutien participatif » et qui sera prochainement examiné par la CDAC.

SPLF45 n'avait pas reçu de carton d'invitation pour la conférence de presse du 14 janvier mais quelques adhérents avaient fait le déplacement. Ils sont restés dehors.

Le maire n'a pas daigné répondre, tournant le dos à celle qui l'interrogeait
à l'entrée de la mairie. 

Toujours sur le pas de porte municipal, M. Valentin a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses. Cela ressemble à une interview (presque) imaginaire du Canard enchainé sauf que celle-ci est bien réelle.

SPLF : pourquoi n'avons-nous pas été invités aux concertations ?

M. Valentin : parce que c'était pour co-construire, donc SPLF n'y avait pas sa place.

SPLF : pourquoi vous acharnez-vous alors qu' InterSport arrive à Chécy ?

M. Valentin : c'est parce qu'ils ont fait la même analyse que nous, il faut équilibrer l'offre entre le nord et le sud.


SPLF :  bon admettons, mais du coup s' ils équilibrent déjà cette offre, ça sert à quoi que vous veniez ?  

M. Valentin : ah mais non au contraire etc...etc...


SPLF :  240 emplois ?

M. Valentin : non en phase 1 c'est 140 emplois, et bien sûr que ce sera des créations. Il y en a qui sont ravis dans le magasin du sud de cette ouverture à l'est parce que comme ça ils pourront travailler à côté de chez eux. 
 
SPLF : bon alors vous admettez qu'il y aura des transferts ? 

(à noter que sur son site, DECATHLON parle de 100 emplois à l'ouverture pas de 140 emplois - SPLF45)
 


M. Valentin : Non non non, on n'est pas comme AMAZON, on ne peut pas se passer des vendeurs.  
  
SPLF : pourquoi avoir acheté un terrain inconstructible ? 

M. Valentin : en fait il était classé ZAU donc nous on a acheté pour urbaniser. 
 
SPLF : mais quand même 2,40 € le , c'est pas cher. 
Ça vous arrive souvent d'acheter des terrains à ce prix-là à des collectivités ? 

M. Valentin : comment vous connaissez ce tarif? 
 
SPLF : c'est dans les comptes rendus, du coup on a fait le calcul : si la collectivité vous l'avait vendu à 20 € le m², elle aurait pu gagner 2 000 000 € de plus. 

M. Valentin : ah non, moi je ne parle pas de chiffres, et je suis pressé, au revoir.
 
SPLF : mais nous on en parle parce que c'est 2 000 000 € pour la collectivité et comme ça M. le Maire aurait pu financer son stand de tir ! 

M. Valentin : au revoir et merci pour votre bienveillance !


France Bleu Orléans interrogeait le lendemain David Thiberge sur le nouveau dossier déposé qui reste identique sur le fond :
Par le truchement de la loi Pinel de juin 2014 qui prévoit désormais la fusion des procédures de permis de construire et d'autorisation d'exploitation devant la commission départementale d'aménagement commerciale, la ville et l'enseigne en ont profité pour déposer un nouveau dossier.
Un arrangement quelque peu avec la loi qui ne gêne pas outre mesure David Thiberge, le maire de Saint-Jean-de-Braye :

«
En fait nous on s'adapte, la loi a changé, on va s'adapter à la loi, comme c'est pas nous qui la faisons, voila, on s'adapte, ça ne nous arrange ni dans un sens ni dans l'autre, l'important c'est de faire avancer le projet et surtout de tenir compte de ce qu'on nous dit sur le projet
».
Sur le papier, à part le nom, rien n'a apparemment changé même si Olivier Valentin qui pilote le projet
pour le magasin de sports dit avoir tenu compte de nouvelles réunions de concertation avec les élus et les habitants.
M. Olivier Valentin nous explique alors à l'antenne que le projet tient compte de la « concertation » avec les « gens »
C'est ainsi que Mr Valentin désigne un comité de soutien organisé démocratiquement par ... DECATHLON. 
Il y a un terme tout trouvé pour désigner ce type de regroupement sur commande : une « claque ».

Le journaliste de Radio France Bleu a ensuite donné la parole à un membre de notre association c'est à dire des « gens » eux aussi, mais qui rêvent à autre chose qu'à un nouveau centre commercial pour changer la vie.
On a pu entendre les responsables dire que seules les personnes favorables au projet étaient invitées à cette concertation. On peut se poser quand même la question de la qualité de la concertation quand on ne s'occupe pas du fond du dossier et qu' en plus les participants sont invités et non pas conviés de manière publique.  
Émission de Radio France Bleu à écouter ICI     

Les « gens » auraient pu poser la seule vraie questionl'état d'urgence, c'est la préservation du climat et des sols ou la préservation du business et du béton ? 
 
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